Dans le but de développer notre activité et de proposer de nouveaux services aux professionnels, il nous est indispensable d’acquérir un scanner 3D de qualité. Lors de cette quête nous avons retenu plusieurs modèles dont le Shining 3D Einscan S que notre fournisseur Machines3D nous a permis de tester. Ce scanner fait couler beaucoup d’encre virtuelle sur internet au travers de divers articles de blog et vidéos enthousiastes. Etant de nature sceptique et surtout échaudé par de multiples achats de produits soit disant sensationnels nous voulions tester avant d’investir. Cet article se veut la synthèse fidèle de nos tests, de la prise en main de ce scanner 3D jusqu’aux résultats, car ce qu’on demande à un scanner 3D est de scanner, n’est-ce pas ?
Le scanner 3D Einscan S est assez nouveau puisqu’il fait parler de lui depuis seulement un an, il est produit par Shining 3D qui est un spécialiste chinois de la numérisation 3D professionnelle depuis plus de 10 ans. On parle ici d’un spécialiste de solutions pour l’industrie, donc une expérience indiscutable dans le domaine du contrôle optique et de la métrologie. L’explosion récente de l’impression 3D à destination des particuliers et des professionnels fait qu’ils arrivent aujourd’hui avec des produits plus abordables. Le Einscan S fait parti de ceux-ci avec le Einscan Pro ainsi qu’une gamme d’imprimantes 3D à venir. Sur le papier ou les écrans de vos ordinateurs le Einscan S est offert en boutique contre un peu plus de 1300€ttc, techniquement il est annoncé une précision de 0,1mm et un volume numérisable sur sa table tournante de 20x20cm. Il s’agit d’un scanner qu’on appelle à lumière structuré et non à laser comme d’autres, mais nous y reviendrons.
Prise en main
L’expérience utilisateur comme on dit commence par un emballage du plus bel effet, enfin à la mode quoi, emballage qui renferme les deux principaux éléments du scanner à savoir la tête de numérisation et le plateau tournant. Ceux-ci sont accompagnés par une multitude de câbles, deux alimentations, deux câbles USB et un énorme câble vidéo VGA. Le tout est complété par un adaptateur HDMI/VGA, le gabarit de positionnement, la mire de calibration à monter, le trépied et la notice anorexiques.
La première chose qui surprend lors du montage est le frêle pied qui supporte la tête de numérisation. Celle-ci contient un vidéo projecteur et 2 caméras. D’ailleurs le ventilateur du vidéo projecteur fonctionne tout le temps, que ce dernier soit allumé ou éteint. Cette tête doit être positionnée bien précisément sur le gabarit et éclairer le plateau tournant avec un angle précis, symbolisé par une ligne plus ou moins imaginaire… mais autent dire que le pied n’arrive pas à assurer ce rôle avec fermeté, il n’est pas aidé par la lourdeur des câbles. Un point à soigner si vous souhaitez obtenir un appareil fiable et des numérisations constantes, d’autant que cela joue sur la calibration.
Backline
Le branchement de tout ce joli monde n’est pas compliqué mais conduit à un plat de spaghettis qu’il conviendra de ne pas bousculer pour ne pas dérégler le scanner. La notice préconise un port USB 2 pour la caméra mais cela fonctionne sans problème avec un USB3 SS, idem pour la carte graphique nulle besoin d’une nVidia GTX, une intégrée à base de puce Intel fera l’affaire, le meshing sera juste plus rapide proportionnellement à la puissance de votre PC. Ca c’est un bon point. Coté vidéo des précautions sont à prendre, surtout avec Windows 10. Le scanner contient un vidéo projecteur et se comporte donc comme telle, c’est à dire qu’il étend votre bureau et qu’il faut le configurer en 800×600 à 60Hz, on est loin du HD. Attention a ce qu’aucune fenêtre windows ne vienne s’ouvrir sur cet écran étendu, supprimez aussi la recopie de la barre des taches. Seul le logiciel doit se servir du projecteur. A propos le logiciel se télécharge à cette adresse et ne pause pas de problème d’installation, sauf qu’il faut absolument avoir tout branché pour pouvoir l’installer, pas d’installation à blanc possible.
A son lancement le logiciel Einscan-S V1.74 détecte si scanner et plateau tournant sont allumés. La première étape est la calibration à l’aide de la mire à assembler.
Moteur
La calibration est une étape que vous ferez souvent, elle n’est pas fastidieuse mais nécessaire pour obtenir de bons scans. Pour commencer nous vous conseillons de coller le support de mire, voir de lui adjoindre un poids pour qu’il ne bouge pas lorque vous retrournerez la mire pendant la procédure. Ensuite ne vous attendez pas à voir des projections de lumière structurée. La calibration sert juste aux caméras pour aligner leurs points de repère. L’éclairage a une importance capitale dans la numérisation. Nous savions qu’il ne fallait pas trop de luminosité dans la pièce, nous avons d’ailleurs testé différentes configurations jusqu’à la chambre noire. Un éclairage modéré sans lumière franche pouvant créer des reflets et brillances est à privilégier.
Ca tourne !
Nous voici donc prêt pour la numérisation. Maintenant rien de plus facile, ou presque. Le logiciel vous propose de décrire votre objet… en fait c’est l’accès aux paramètres de numérisation : choix entre 4 types de teinte d’objet et d’éclairage, et 3 niveaux de numérisation.
Les possibilités sont les suivantes :
Si votre objet est clair, moyennement, foncé, voir brillant et foncé… Essayez et vous verrez immédiatement le retour vidéo sur la fenêtre à gauche afin de faire le meilleur choix. Quant au niveau de détail c’est évident, nous avons toujours choisi Middle car High ne nous a apporté qu’un fichier plus lourd. Il ne reste plus qu’à appuyer sur Scan. Très honnêtement nous trouvions ces réglages plutôt simplistes au départ, et en pratique ils sont très simples et bien assez efficaces, donc du tout bon à l’usage.
Nous avons fait beucoup de tests dans une chambre noire et en fait les résultats sont meilleurs avec un faible éclairage. La numérisation prend 3 minutes, par contre nous n’avons pas réussi à scanner d’objet de plus de 15 cm de haut dans la configuration gabarit de positionnement et plateau tournant. Nous n’avons pas testé le mode libre donné pour 70x70x70cm. Oubliez aussi les objets de moins de 5cm, la précision ne sera pas suffisante. Par contre nous vous recommandons l’usage d’une bombe blanchissante spéciale scanner 3D pour recouvrir des objets foncés, le résultat sera bien meilleur.
Une fonction fantastique : la reprise de numérisation ! C’est à dire que vous pouvez numériser un objet en plusieurs fois en changeant sa position sur le plateau pour scanner le dessous par exemple. C’est très simple et ça fonctionne !
Vous voyez sur ces copies d’écran ce que j’appelle la ligne de flottaison (plan virtuel du plateau), nous n’avons pas réussi à la caller sur le plateau mais cela ne gêne en rien la numérisation. La génération du fichier STL ou OBJ sera plus ou moins rapide suivant la puissance de votre PC mais avec un portable bas de gamme nous n’avons pas trépigné d’impatience ce qui est plutôt positif.
Conclusion
Autant vous le dire tout net nous avons été très satisfait de ce scanner. Voilà c’est dit, c’est plié, on s’arrête là ? Non il est vrai qu’après une installation simple mais décevante de par beaucoup de câbles, un trépied en chamallow, la bonne luminosité à trouver et quelques réglages cela devient un très bon scanner simple à utiliser et avec la génération rapide de STL exploitables. Exactement ce que nous recherchions ! A n’en pas douter le scanner qui va équiper notre atelier avec un aménagement adapté et quelques améliorations, à moins qu’on se laisse tenter par le Pro, à suivre…
Le scanner 3D Einscan S est disponible dans notre boutique.
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Shining 3D dispose d’un excellent site avec de nombreuses vidéos pour compléter notre article : http://www.einscan.com/prepare
et un autre article très intéressant : http://nicklievendag.com/shining3d-einscan-s-3d-scanner-review/
Remerciements :
Machines 3D pour le prêt du scanner Einscan S, scanner que vous retrouvez chez diStudio3D à la vente et bientôt en fonction,
Inotek Development pour son accueil, ses infrastuctures, son support, et le café 😉